11
FéV
2013

Les universités francophones

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Dakar va abriter ‘’bientôt’’ un colloque devant conduire à la mise en place d’une méthodologie propre d’évaluation des Universités francophones, a annoncé le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Bernard Cerquiglini, sans davantage de précision. ‘’Bientôt, nous tiendrons un colloque à Dakar, avec des spécialistes africains, pour mettre en place une méthodologie d’évaluation des critères, et puis nous en parlerons à l’assemblée générale » de la Francophonie, a-t-il déclaré dans une interview parue dans l’édition de lundi du quotidien Le Soleil.

« Je n’en dirai pas plus, nous communiquerons avec la presse après l’assemblée générale, mais il est évident que la question de l’évaluation des Universités est importante pour nous’’, a-t-il indiqué.

‘’Il n’est pas question que nous acceptions des classements type Shanghai et autres, dont les critères sont tels qu’on sort du chapeau toujours les mêmes Universités, des critères qui sont liés au nombre de prix Nobel, au nombre de publications dans les mêmes revues américaines. Finalement, cela devient un cercle’’, a dit M. Cerquiglini, professeur de linguistique à l’Université de Paris 7-Denis Diderot.

‘’Or, les Universités, en particulier en Afrique, ont besoin de s’évaluer et de savoir où elles en sont par rapport aux modèles. Nous nous sommes saisis de cette question et nous avons fait, à Bucarest, un premier séminaire avec tous les meilleurs spécialistes des classements et nous les avons démontés. Puis nous avons commencé à bâtir notre propre classement’’, a ajouté le recteur de l’AUF.

‘’Mais, notre façon, à nous, d’évaluer les Universités est basée sur les trois missions principales dévolues à une université : la recherche qui est hyper privilégiée par le classement de Shanghai, la formation et le service à la communauté qui est totalement oublié par les grands classements’’, a-t-il fait valoir.

‘’Nous sommes bientôt 800 membres au sein de l’AUF et nous nous battons, avec succès, pour que la science reste plurilingue, car elle l’a toujours été. Sauf, depuis quelques années, où on a cru qu’une langue unique servait de moyen de communication pour la science, c’est faux’’, a encore déclaré Bernard Cerquiglini

‘’Nous sommes porte-parole d’une communauté scientifique internationale de langue française solide, dynamique et qui peut être fière d’elle-même’’, a fait valoir l’universitaire français, animateur de l’émission ‘’Merci professeur !’’ (TV5 Monde) axée sur les subtilités de la langue française.

A la question de savoir si les nombreuses versions de la langue française ne risquent pas de tuer le français, il a soutenu : ‘’Je vais vous dire une chose : ce qui nous unit nous tous, les francophones du monde, dans les diverses versions, c’est la syntaxe, la phrase française’’.

‘’Nous avons une syntaxe solide. Le français est une langue de grammairien. Ce qui nous distingue, c’est la prononciation, les expressions, le vocabulaire et c’est quelque chose d’assez superficiel. Un Sénégalais, un Québecquois, un Lyonnais, un Belge, partagent la syntaxe’’, a-t-il ajouté.

‘’J’ai l’habitude de dire au secrétaire (général) de la Francophonie, M. Abdou Diouf, que la Francophonie a pour base la langue française, mais surtout la syntaxe du français et cela, c’est la grande force du français. Nous nous comprenons car nous avons la même construction de la phrase et du discours’’, a-t-il encore soutenu.

Source: APS – Malijet.com

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